La fraîcheur de septembre et novembre a été à peu près rééquilibrée par la douceur d’octobre. Ce qui fait de cet automne 2017 un automne « de saison » côté thermomètre, mais bien irrégulier. Frédéric Decker, de MeteoNews, revient sur les aspects météorologiques importants de novembre et de l’automne météo.
Une certaine fraîcheur a dominé durant quasiment tout le mois de novembre, après un mois d’octobre bien doux. Cette fraîcheur relative s’est manifestée par des gelées un peu plus fréquentes que d’habitude, relativement précoces dès les premiers jours du mois, et par des journées souvent frisquettes, notamment en deuxième et troisième décade. La moyenne nationale mensuelle atteint 8,2 degrés, soit 0,5 degré sous la moyenne 1981-2010. Pas de vague de froid ni de douceur excessive au cours de ce mois de novembre. Le minimum absolu à basse altitude a été atteint à Romorantin (Loire-et-Cher) avec -6,8 degrés le 7 (-8,2 degrés à Chamonix le 27), alors que le maximum absolu fut relevé le 22 à Pau avec 24,1 degrés.
Fig. 1
La moyenne nationale saisonnière automnale est de 12,9 degrés pour une moyenne 1981-2010 de 13,0 degrés, un automne donc « de saison » malgré une certaine fraîcheur présente deux mois sur trois, en septembre puis novembre. Le mois d’octobre, quand à lui, « sauve les meubles ». Il faut remonter à 2010 pour retrouver un automne au moins aussi frais, avec 12,4 degrés de moyenne cette année-là. L’automne le plus froid reste celui de 1952 avec 10,2 degrés de moyenne, et le plus chaud l’automne 2006 avec 15,4 degrés de moyenne.
Encore sec
La sécheresse récurrente présente depuis l’été 2016 s’est poursuivie cet automne, mais pas partout. Les régions du sud-est ont été une fois de plus largement épargnées par les passages pluvieux, alors qu’une bonne partie de la moitié nord a renoué avec la pluie, parfois même en excès.
Novembre souvent anticyclonique a connu assez peu de pluie, notamment les régions méridionales encore évitées par la plupart des perturbations. La France a reçu en moyenne nationale quelques 65 mm de pluie dans le mois pour une moyenne 1981-2010 de 80 mm, soit un déficit de 19%, et ce après un mois d’octobre particulièrement sec et un mois de septembre « de saison », mais très irrégulièrement arrosé géographiquement avec des excédents marqués au nord de la Loire et un important déficit au sud. La neige s’est invitée en montagne comme en plaine dans les temps. C’est à Perpignan qu’il a le moins plu en novembre avec 1,6 mm de pluie seulement. A l’inverse, Biarritz a reçu 189 mm d’eau. Sur l’ensemble de la saison, l’hexagone a reçu 157 mm de pluie pour une normale de 226 mm, soit un important déficit de 31%. L’automne 2017 reste pourtant très loin de l’automne le plus sec observé en 1978 avec seulement 74 mm ! Depuis 1945, huit automnes ont été encore plus sec qu’en 2017, et il faut remonter à 2011 pour trouver un automne au moins aussi sec (211 mm).
Pas mal de soleil
Novembre clôt un automne assez lumineux sur notre pays, et ce malgré un mois de septembre bien sombre. Octobre et novembre ont permis d’inverser la tendance. Ce mois de novembre compte 105 heures de présence du soleil en moyenne sur la France pour une normale de 93 heures, soit un petit excédent de 13%, loin du record établi à deux reprises en novembre 1978 et 1989 avec 130 heures. Saint-Dizier a été la ville la plus sombre en novembre avec seulement 43 heures de présence du soleil. Montpellier détient le record du mois en fort ensoleillement avec 199 heures. Sur les trois mois d’automne, la France a profité du soleil durant 437 heures en moyenne pour une normale de 422 heures, soit un léger surplus de moins de 4%.
Un automne quasiment de saison côté thermomètre (-0,1 degré d’écart à la normale), sec et relativement bien ensoleillé… mais très déséquilibré entre un mois de septembre franchement automnal (frais, pluvieux sur de nombreuses régions, sombre), un mois d’octobre plus agréable mais très sec et bien ensoleillé, et enfin novembre frais, assez sec et assez lumineux. L’automne 2017 s’inscrit dans les automnes frais depuis l’an 2000.