MeteoNews avait bien anticipé ce mois de juillet globalement "dans les cordes", mais aussi sec, a contrario du courant très humide des mois précédents. Frédéric Decker, de MeteoNews, revient sur la climatologie de ce mois de juillet finalement assez typique.
Après une première quinzaine bien frisquette, les conditions estivales et chaudes ont fini par s'installer sur la France. La température moyenne nationale de ce mois de juillet, calculée sur plus de 150 stations, s'élève à 20,5 degrés. L'excédent est très faible : 0,3 degré. La troisième décade a été la plus chaude avec 1,0 degré d'excédent.
Le milieu de mois a été particulièrement frais, autour du 14 juillet, avec même quelques records de froid comme à Guéret : 3,5 degrés seulement au petit matin du 15, valeur la plus basse du mois en France à basse altitude. Ce même jour, il faisait -5,0 degrés au Pic du Midi de Bigorre, dans les Hautes-Pyrénées à 2.800 mètres d'altitude. Le record de froid de juillet 1980, de -7,0 degrés, n'a pas été inquiété.
Seulement quatre jours après ce pic de froid, s'est produit un bref pic caniculaire de un à trois jours selon les régions, avec des valeurs comprises entre 35 et 41 degrés sur les trois-quarts du pays, et des records de chaleur mensuels, voire annuels (battant la canicule d'août 2003 !!) en... Bretagne. Saint-Brieuc et Ploumanach, entre autres, ont ainsi battu leurs records avec respectivement 35,5 et 36,2 degrés ! La palme revient à Mont-De-Marsan avec 40,3 degrés.
Précipitations : d'un extrême à l'autre
Après un premier semestre épouvantable, n'ayons pas peur des mots, c'est-à-dire extrêmement arrosé, plus particulièrement en mars, mai et juin, juillet rattrape partiellement l'excédent record de précipitations. En effet, la proximité de l'anticyclone des Açores a amoindri les quelques perturbations qui ont réussi à passer, et a empêché les orages d'éclater aussi souvent qu'habituellement. En conséquence, peu d'eau sur l'hexagone au cours de ce mois de juillet : 26 mm de moyenne nationale, calculée sur plus de 150 stations. Chiffre à comparer aux 48 mm correspondant à la moyenne 1981-2010, le déficit atteint 46%. Il faut remonter à 1986 pour trouver un mois de juillet au moins aussi sec avec 25 mm cette année-là. Et depuis 1946, seuls six mois de juillet ont été plus secs que 2016 : 1949, 1952, 1964, 1979, 1984 et 1986. Le record de sécheresse appartient toujours à juillet 1949 et ses 15 mm seulement. Le record opposé appartient à juillet 2000, très pluvieux avec ses 88 mm. Le déficit concerne pratiquement tout le pays, à l'exception des régions méridionales et de la Champagne-Ardenne, en excédent.
Chamonix est la station la plus arrosée en juillet dernier : 127 mm. Aucune station à zéro, le minimum appartenant à Bastia avec 1,4 mm dans le mois.
Peu d'orages au cours de ce mois d'été malgré quelques phénomènes violents localement. Un record de précipitations en 24 heures est même tombé à Reims le 22 juillet avec 71,4 mm de pluie sous un violent orage. Mais il s'agit d'un épiphénomène, l'activité orageuse a été globalement rare et assez faible pour cette période de l'année habituellement très exposée.
Fig. 1
Du soleil
Rien d'extraordinaire du côté de l'astre du jour, mais il a au moins eu la délicatesse de revenir dans des proportions très acceptables après un premier semestre 2016 catastrophique dans ce domaine, extrêmement sombre.
Juillet était pourtant assez mal parti aussi, avec une couverture nuageuse souvent dense en première quinzaine, surtout au nord de la Loire. Le soleil, déjà assez présent au sud du fleuve, a fini par gagner l'ensemble du pays en seconde quinzaine.
Au final, juillet 2016 est à l'équilibre en terme d'ensoleillement : 261 heures de présence du soleil en moyenne nationale pour une moyenne 1981-2010 de... 260 heures.
La logique est respectée dans la répartition géographique. Le minimum national tombe à Brest avec 170 heures d'ensoleillement, et le maximum à Ajaccio avec 388 heures. On note tout de même un excédent modéré sur le quart nord-ouest, et a contrario un léger déficit sur l'extrême sud et localement dans le nord-est.
Un mois de juillet très classique, en particulier sur les températures et l'ensoleillement, parfaitement dans les clous. Les précipitations, très faibles, font bande à part. Si faibles même qu'une période de sécheresse de surface a débuté, avec des réserves d'eau superficielles tombées à 0 autour du 20 ou 25 juillet selon les régions. La végétation est donc désormais en état de stress hydrique. C'est le comble après des pluies records et des inondations un mois et demi plus tôt...