Soleil, sécheresse et chaleur ont joué les prolongations sur la France durant ce mois de septembre 2018, se rapprochant davantage des normes d’un mois d’août. Frédéric Decker, de MeteoNews, dresse le bilan mensuel et sur les trois premiers trimestres 2018.
La chaleur est restée omniprésente au cours des deux premières décades, quasiment continue. Pas de record de chaleur pour autant. Les canicules des mois de septembre 1895 et 1911 restent très largement devant les pics de chaleur de ce mois de septembre 2018. La troisième décale a été plus irrégulière et globalement bien plus fraîche, notamment sur les nuits, avec localement quelques records de froid le 30 à Deauville, Evreux et surtout à Charleville-Mézières où le thermomètre est descendu à -3 degrés sous un brouillard givrant exceptionnellement précoce.
Au final, septembre 2018 a connu une température moyenne nationale de 18,3 degrés, valeur moyenne sur 170 stations. Cette valeur est supérieure de 1,3 degrés à la normale 1981-2010. Et ce mois de septembre se situe en 10ème position des mois de septembre les plus chauds depuis 1946, ainsi qu’à égalité avec les mois de septembre 1947 et 1982. Le plus chaud reste septembre 1949 avec une moyenne de 19,5 degrés.
Le pic de froid a été atteint le 30 à Charleville-Mézières avec -3,4 degrés, nouveau record de froid. A l’inverse, le pic de chaleur a été de 35,3 degrés le 20 à Nîmes, mais aussi le 23 à Montpellier.
L’anomalie thermique positive est quasiment continuelle depuis six mois, depuis avril dernier. La température moyenne nationale calculée sur les neuf premiers mois de l’année établit d’ailleurs un nouveau record cette année avec 14,47 degrés, soit 0,05 degré au-dessus des neuf premiers mois de l’année 2003 (14,42 degrés). Et ce malgré deux mois consécutifs froids cette année, février et mars. En valeur absolue, seul janvier a battu son record de chaleur avec 8,2 degrés, devant les 7,7 degrés de 1988 et 2007.
Fig. 1
Toujours très sec
La sécheresse s’est accentuée en septembre, après un été déjà sec sur la France, en particulier à l’ouest et au nord. Au contraire du sud-est qui a connu des orages et des pluies assez importantes. En septembre, la rareté des perturbations et l’absence d’épisode méditerranéen ont tiré les chiffres vers le bas. Les orages se sont faits très rares également. Ainsi, la France a reçu en moyenne nationale quelques 23 mm seulement pour une normale de 67 mm, soit un important déficit de 66%.
Depuis 1946, trois mois de septembre ont été encore plus secs : 1997, 1985 et le record en 1977 avec 15 mm seulement. La sécheresse de surface atteint parfois des records pour une fin septembre sur les trois-quarts nord et ouest du pays. En septembre, il n’est pas tombé une goutte à Marignane. Et c’est dans l’est de la Corse, à Solenzara, qu’il a le plus plu avec 92,2 mm dans le mois.
Malgré des chiffres faiblards ces trois derniers mois, de juillet à septembre, pas de record : 108 mm sur la période en moyenne nationale en France, il suffit de remonter deux ans en arrière, en 2016, pour trouver moins sur la même période avec 91 mm seulement, un record ! Sur ces trois mêmes mois, 1985, 1989 et 1990 restent également sous le seuil les 100 mm. Et fort heureusement cette année, cette sécheresse de surface fait suite à un premier semestre 2018 et une fin d’année 2017 très arrosés. De ce fait, on évite la sécheresse de profondeur avec des nappes phréatiques qui conservent un niveau correcte.
Encore un max de soleil
Evidemment, en l’absence de dépressions et perturbations (30 jours sur 30 anticycloniques), ce mois de septembre a connu un ensoleillement remarquable, plutôt bien étalé tout au long du mois malgré des nuages plus présents en fin de période.
Ainsi, septembre 2018 compte en moyenne nationale une durée de 249 heures de soleil pour une normale de 193 heures, excédent de 29%. Ce mois de septembre grimpe sur le podium des mois de septembre les plus ensoleillés, derrière les 265 heures de 1997 et les 257 heures de 1985. C’est à Brest que le soleil s’est montré le moins avec 167 heures de présence, et à Carpentras qu’il a été le plus généreux avec 313 heures de rayons.
Peu de vent, peu d’orage, un mois très calme météorologiquement parlant !
Pour conclure, un mois estival, surtout en terme de soleil et de manque de pluie. La fraîcheur de la fin du mois a rappelé toutefois que septembre est le premier mois de l’automne météo !