Freddy est en activité depuis 37 jours dans l’océan Indien. Le précédent record datait de 1994 et était détenu par l’ouragan John qui avait sévi durant 31 jours dans l’océan Pacifique.
Des destructions importantes sur son passage
Le Mozambique est actuellement frappé par des pluies et des vents puissants, ce qui a entraîné d’importantes inondations. Le pays d’Afrique australe a reçu plus d’une année de précipitations au cours des quatre dernières semaines.
C’est la troisième fois que Freddy touche terre au cours de son parcours. Depuis que le cyclone a touché terre, un bilan provisoire fait état d’au moins 28 personnes décédées. On estime que plus de 500.000 personnes sont désormais menacées par une crise humanitaire. L’électricité a été coupée par précaution et tous les vols ont été suspendus.
Un parcours colossal
Identifié au nord-ouest de l’Australie il y a plus d’un mois, le puissant cyclone Freddy a parcouru plus de 10.000 km depuis sa formation. En direction de l’ouest, il a traversé l’océan Indien au complet en frappant l’île Maurice, dans une moindre mesure la Réunion et surtout Madagascar.

Fig. 1; Source: NOAA & NRL
Freddy devrait conserver son titre de cyclone pour quelque temps. Il devrait se dissiper prochainement après son passage sur le Mozambique, y compris le nord-est du Zimbabwe et le sud-est de la Zambie.
Les records de Freddy
Freddy est l'un des quatre seuls systèmes à traverser l'intégralité du sud de l'océan Indien d'est en ouest, les autres étant les cyclones Leon-Eline et Hudah de la saison 1999-2000 ainsi que Litanne in 1994.
Au 23 février, l'énergie cumulative des cyclones tropicaux (ACE) de Freddy a atteint 66, battant le précédent record pour l’hémisphère sud, établi à 53 par Fantala en 2016. Il ne traîne derrière que les ouragans Three de 1899 et Ivan en 2004 au niveau mondial. Après reformation le 2 mars, le cyclone a continué à cumuler et l'ACE était de 73,1 au 7 mars.
Finalement, Freddy a été le premier cyclone tropical de l'hémisphère sud à subir six cycles distincts d'intensification rapide qui se sont produits en raison d'une hausse cyclique du cisaillement du vent qui a affaibli la tempête avant de se calmer.
Un phénomène appelé à se répéter ?
Selon les scientifiques, les changements climatiques produiraient des ouragans de plus en plus puissants. Les océans absorbent la majorité de la chaleur des émissions de gaz à effet de serre. Lorsque l’eau de mer plus chaude s’évapore, son énergie de chaleur est transférée dans l’atmosphère, alimentant des tempêtes potentiellement plus destructives. Leur nombre est en revanche très stable sur la planète.