Malgré un été médiocre, essentiellement en juillet et surtout en août, l'année 2014 a été exceptionnellement chaude en France. Il faut dire que l'hiver 2013/14, le printemps et l'automne ont été particulièrement chauds. Le seul mois réellement déficitaire a été le mois d'août... Pas de chance pour les aoûtiens !
13,38 degrés : c'est la température moyenne nationale calculée sur la totalité des stations météo métropolitaines pour l'année 2014. Il s'agit d'un nouveau record de chaleur annuel, chiffre assez largement devant l'ancien record établi en 2011 qui était de 13,13 degrés. Avant 2011, 2003 détenait le record de l'année le plus chaude avec 13,11 degrés, année de la "fameuse" canicule.
Fig. 1
Ce chiffre record a été établi malgré un été en demi-teinte (juillet chaud mais humide, août frais), et sans qu'aucun record mensuel ou saisonnier ne soit battu. En revanche, les mois de janvier, février, mars, avril, juin, septembre, octobre et novembre ont été très doux à très chauds, frôlant parfois les records.
Ce record s'inscrit dans le contexte de réchauffement climatique observé en France depuis la fin des années 70, et surtout depuis 1988. La comparaison aux relevés anciens et aux reconstitutions climatologiques indiquent qu'il s'agit de l'année la plus chaude depuis au moins 1658, voire depuis l'optimum médiéval (période de réchauffement climatique qui s'est produit entre l'an 800 et 1300).
Les gelées ont été particulièrement rares, battant des records de faiblesse : 2 jours de gel dans l'année à Paris (ancien record : 5 jours en 1974), 3 jours à Brest (4 en 1988), 29 jours à Strasbourg (33 en 2000)...
Quid des précipitations ?
La France a reçu en moyenne nationale 855 mm de précipitations au cours de l'année 2014, soit un excédent de 11% par rapport à la normale qui est de 769 mm. On reste loin des 969 mm record de 1960. A l'opposé, 1989 n'avait reçu que 550 mm d'eau !
On distingue deux périodes "sèches", de mars à juin, ainsi que septembre-octobre. Janvier, février, juillet, août et novembre ont en revanche été très arrosés, sans battre de record.
Les précipitations ont été excédentaires de la Bretagne au Poitou, et surtout de l'est de l'Hérault à l'Ardèche et au sud de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur, où l'excédent a dépassé une à deux fois la normale. En Ardèche, le record annuel de pluviométrie a été battu avec près de 1900 mm cumulés sur l'année. À l'inverse, les régions du sud de la Champagne au massif des Vosges ont connu un déficit supérieur à 20 %.
A noter l'absence totale de flocons de neige à Paris en 2014, phénomène inédit puisqu'il avait neigé 1 jour en 1989, précédent record de faiblesse. Paris n'est pas seule : de nombreuses autres villes n'ont pas du de flocon en 2014.
En revanche, l'année a été orageuse, avec notamment des épisodes violents accompagnés de grêlons atteignant jusqu'à 12 cm de diamètre entre le 8 et le 10 juin, surtout en région Centre et sur le Bassin Parisien.
Un ensoleillement dans les clous
L'ensoleillement a subi des grosses variations d'un mois à l'autre en 2014. Mars, juin, septembre et octobre ont été très ensoleillés, sans approcher les records. A l'inverse, janvier, février, juillet et août ont été très sombres. Le mois de juillet s'est même offert le luxe d'égaler le record de faiblesse de juillet 2000.
Le bilan national annuel ne présente pas d'écart particulier : 1983 heures de soleil en France en 2014 pour une normale de 1979 heures, soit 0,2 % d'excédent... Proche des normales en toutes régions, l'ensoleillement a été généreux cette année en Normandie, en Bretagne et sur l'ouest des Pays de la Loire.
2014 passe donc devant 2011 et 2003 en température moyenne annuelle, et ce malgré un été médiocre (comme en 2011). L'absence de gel et de neige est remarquable, voire exceptionnelle. Les précipitations ont été globalement excédentaires, alors que le soleil a été normalement présent.