Outre la chaleur ou au moins la grande douceur omniprésente en 2014, la France a fait les frais des humeurs du ciel à plusieurs reprises. Frédéric Decker de MeteoNews revient sur les points forts de cette année météo.
Dépressions récurrentes en janvier-février
Un véritable rail dépressionnaire s'est imposé en janvier et février (et même depuis la mi-décembre 2013) sur la France. La douceur s'est donc accompagnée de pluies très fréquentes, de coups de vent voire de tempêtes modérées. Des phénomènes de très grosse houle se sont multipliés durant ces deux mois et demi, provoquant des dégâts sur nos côtes et des inondations, notamment en Bretagne à Quimperlé, Morlaix et Redon. On observe même des orages, voire des tornades en Alsace et dans le Nord-Pas-de-Calais. L'absence de neige et la rareté des gelées sont exceptionnelles.
Sécheresse et chaleur en mars-avril
A la grande douceur de l'hiver succède les premières chaleurs très précoces, dès début mars. Le seuil des 20 degrés est franchi sur la majeure partie du pays dès le 9 mars. Avril reste chaud dans une moindre mesure. Ce début d'année (janvier-avril) est exceptionnellement chaud. Les premiers orages d'"été" éclatent dès le 7 avril !
Orages explosifs et grêleux du 7 au 11 juin
La période du 7 au 11 juin est marquée par des remontées chaudes, humides et extrêmement instables dans un flux de sud-sud-ouest dynamique. De nombreuses régions sont frappées par des violents orages. Ces derniers se transforment en véritables "monstres" du Loiret à l'Ile-de-France jusqu'au sud de la Champagne et jusqu'à l'Yonne où d'énormes grêlons occasionnent des gros dégâts. Dans le Loiret, on ramasse des grêlons de 12 cm de diamètre ! Dans le même temps, il fait 36 à 38 degrés en Alsace (pic de chaleur de l'année).
Juillet-août très arrosés
Après un premier semestre très chaud, c'est la douche écossaise... Des conditions météo quasi automnales s'installent sur la France durant les deux mois des grandes vacances, encore plus en août avec une fraîcheur généralisée. La France reçoit en moyenne 169 mm sur ces deux mois, valeur très proche du record détenu par juillet-août 1960 et 1963 : 171 mm. L'est du pays est particulièrement exposs aux intempéries dès juillet, alors que les côtes de la Manche et surtout la Bretagne profitent du soleil et de la chaleur ! Entre le 8 et le 11 juillet, les Alpes blanchissent dès 1800 mètres... Malgré la fraîcheur ambiante, des vagues orageuses traversent régulièrement la France.
Retour de l'été en septembre-octobre
Contre toute attente, soleil et chaleur reviennent en septembre... et perdurent en octobre, plaçant ce couple de mois juste derrière le record de 2006.
Des épisodes méditerranéens à répétition
Il s'agit sans aucun doute du phénomène météorologique le plus marquant de l'année 2014... Entre mi-septembre et début décembre, le sud-est de la France est victime d'épisodes méditerranéens, très nombreux et violents. Les sols sont saturés d'eau et les inondations prennent rapidement des proportions inquiétantes. De nombreuses personnes perdent malheureusement la vie. Les dégâts sont considérables. Lamalou-les-Bains, Montpellier, Nîmes etc... sont successivement ravagées par les eaux.
Toussaint extrêmement chaude
Un flux de sud sous un temps ensoleillé fait tomber des records de chaleur entre le 30 octobre et le 1er novembre. Le 31 octobre, il fait 30,1 degrés à Biscarrosse. Il s'agit du "30 degrés" le plus tardif observé en France depuis les premiers relevés météo. Le 1er novembre, on note 21,4 degrés à Paris (record depuis au moins 1873), 22 degrés à Troyes, 24 à Clermont-Ferrand et 25 degrés à Mont-de-Marsan.
Novembre extrêmement arrosé dans le sud-est
Comme septembre et octobre, novembre est marqué par des pluies diluviennes dans le sud-est. Il tombe souvent plus de 500 mm sur les Alpes-Maritimes et le Var, faisant tomber des records de forte pluviométrie.
Décembre calme... et encore sans neige
Les premières petites chutes de neige anecdotiques sont tombées ici ou là en décembre, sans grande conséquence... Pire : la neige a largement boudé les montagnes, notamment l'arc alpin où l'enneigement observé à Noël ressemblait plutôt à celui d'un mois d'octobre. Il a fallu attendre le dernier week-end de l'année pour voir la neige tomber en abondance (50 cm et plus) dès 800 mètres d'altitude. Toutefois, sans sous-couche et sans froid durable, la saison est loin d'être sauvée pour les stations de sports d'hiver...