Sans surprise et comme prévu par MeteoNews dans ses tendances saisonnières, mars a été frais, humide et assez sombre sur l'ensemble de la France. Humidité et manque de soleil ont d'ailleurs marqué tout ce premier trimestre, selon Frédéric Decker de MeteoNews.
Une certaine fraîcheur s'est imposée tout au long du mois de mars sur la France, en particulier sur un large quart nord-ouest. La température moyenne nationale, calculée sur 170 stations, atteint 7,6 degrés, soit 0,8 degré sous la normale 1981-2010 qui est de 8,4 degrés. Cette fraîcheur s'est manifestée aussi bien les nuits que les journées. Plus étonnant : cette moyenne de 7,6 degrés est inférieure de 2 degrés à celle de décembre dernier qui était de 9,6 degrés !
Seule la fin du mois a connu une période de douceur relative sur la plupart des régions. Une longue période fraîche a dominé jusqu'au 25, sans gros pic de froid. Les gelées ont d'ailleurs été en nombre classique pour cette période de l'année.
Fig. 1
Les pics de froid ont atteint -18,5 degrés à Mouthe le 9, -13,6 degrés à Briançon le 7 ou encore -7,1 degrés à Erneville le 1er. En toute fin de mois, le 31, le thermomètre a connu un réchauffement brutal dans la cuvette grenobloise avec 25,1 degrés et surtout sur l'ouest de la Corse avec 28,0 degrés à Ajaccio.
Mois très arrosé
La France a reçu 69 mm en moyenne en mars 2016 pour une normale de 55 mm, soit un excédent de 25%. Ces précipitations se sont surtout concentrées en début et fin de mois, alors que la deuxième décade a souvent été déficitaire, voire sèche. Un épisode pluvieux remarquable s'est notamment produit les 30 et 31 du sud-ouest au Bassin Parisien avec des quantités de pluie dépassant parfois 30 mm en 24 heures ou moins. En Ile-de-France, il faut remonter à 2001 pour retrouver un mois de mars aussi arrosé.
C'est à Socoa, près de Biarritz dans les Pyrénées-Atlantiques qu'il a le plus plu en mars avec 194 mm. A l'inverse, il n'est tombé que 14 mm à Bastia, en Haute-Corse.
Quelques giboulées de neige se sont produites logiquement en ce mois de mars. Un épisode neigeux remarquable s'est même produit en Lorraine le 6 avec une couche de neige de 10 à 25 cm sur une bande assez étroite concernant surtout la Meurthe-et-Moselle et la Moselle.
Le nombre de jours d'orage a été conforme à la saison, voire un peu en-dessous.
Soleil paresseux
L'astre du jour n'a pas été très vaillant en mars 2016. Il a en effet brillé durant 145 heures en moyenne nationale pour une normale de 156 heures, soit un déficit de 7%, et ce malgré une deuxième décade bien ensoleillée. Les première et troisième décades, très nébuleuses, ont comptabilisé un ensoleillement déficitaire.
Les extrêmes d'ensoleillement pour le mois sont 104 heures à Nancy et 231 heures à Nice.
On notera par ailleurs le passage de deux tempêtes, le 2 puis le 28 mars avec des rafales de vent de 130 à 152 km/h sur les côtes et parfois plus de 100 km/h dans les terres. Ces deux tempêtes, bien que très classiques pour la saison, ont provoqué des dégâts.
Un mois de mars donc bien frais ! Il fallait remonter à octobre dernier pour retrouver un mois déficitaire en température en France. Les pluies ont été abondantes et l'ensoleillement faiblard, à l'image de l'ensemble de ce premier trimestre 2016, humide et sombre. La France a reçu 262 mm d'eau en moyenne sur les trois premiers mois de l'année, l'excédent atteint 47% ! Il faut remonter au premier semestre 2001 et ses 270 mm pour trouver un équivalent. Seuls cinq années ont connu un premier trimestre plus arrosé que cette année : 1978, 1979, 1988, 1995 et 2001, le record appartenant à 1978 et ses 301 mm.
Le soleil a brillé 304 heures en moyenne nationale au lieu de 352 heures habituellement, soit un déficit de 14%. Il suffit de remonter à 2013 pour trouver un chiffre plus bas avec 270 heures. Ce chiffre de 304 heures n'est pas exceptionnel : 13 années depuis 1946 ont connu un premier trimestre encore plus sombre, la "palme" revenant à 2001 avec 258 heures seulement.