La douceur a encore dominé en décembre malgré deux épisodes froids, en milieu puis fin de mois. Douceur qui clôt une année exceptionnellement chaude, la plus chaude en France battant d’un souffle le record de 2014. Frédéric Decker, de MeteoNews, dresse le bilan climatique du mois et de l'année passés.
Le thermomètre a indiqué des valeurs particulièrement élevées en première décade, supérieures de près de 5 degrés aux normales de saison, faisant de cette première décade de décembre 2018 l’une des plus douces en France pour ce mois. Après un retour aux normales en seconde décade à l’occasion d’un refroidissement sensible du 11 au 17, la troisième décade est à nouveau un peu au-dessus des moyennes de saison malgré un bref coup de froid du 25 au 29.
Avec une moyenne nationale de 7,4 degrés, décembre 2018 dépasse sa normale de 1,5 degrés. Il figure parmi les mois de décembre très doux, en septième position, très loin derrière 2015 (9,6 degrés), également derrière 2000 (8,3 degrés), 2002 (7,8 degrés), 2011 (7,7 degrés), 1994 (7,7 degrés) et à égalité avec 1993 (7,4 degrés). L’excédent est assez uniforme sur l’ensemble du pays.
Les extrêmes du mois sont -10,7 degrés à Briançon le 15 pour le minimum national, et 22,7 degrés à Bastia le 9 pour le maximum absolu.
L’année 2018 aura été exceptionnellement chaude, avec seulement deux mois froids, février et mars, tous les autres ayant été plus ou moins excédentaires, dont un mois record en janvier avec 8,2 degrés de moyenne (+3,1 degrés d’écart à la norme). Au final, cette année 2018 établit un nouveau record de chaleur en moyenne nationale, calculée sur 170 stations métropolitaines, avec précisément 13,49 degrés, battant d’un souffle l’année 2014 et ses 13,46 degrés de moyenne. Pour mémoire, le record de froid appartient à 1956 avec une moyenne annuelle à 9,90 degrés, seule année sous le seuil des 10 degrés.

Pluie excédentaire en décembre et en 2018
Le courant dépressionnaire est resté assez éloigné de la France, mais des perturbations actives ont réussi à donner beaucoup d’eau lors de leurs passages. Les précipitations sont donc excédentaires en général avec une moyenne nationale de 82 mm de précipitations pour une normale de 76 mm, soit un léger excédent de 8%. Ce troisième mois consécutif à connaître un léger excédent annule la sécheresse de surface des mois précédents et permet de recharger partiellement les nappes phréatiques.
C’est à Chamonix qu’il a le plus plu (et neigé) avec 210,4 mm de précipitations dans le mois. A l’opposé, il n’est tombé que 12,2 mm à Toulon, sécheresse toute relative dans une année très arrosée dans le sud-est.
Un cumul annuel moyen justement, calculé sur 170 stations, qui atteint 847 mm pour une normale de 769 mm, soit un surplus de 10%, du aux six premiers mois de l’année et au dernier trimestre, alors qu’une forte sécheresse de surface régnait du 15 juin au 15 novembre. Une année donc très contrastée, passant d’un extrême à l’autre, avec un tournant brutal entre le 10 et le 15 juin après les derniers gros orages. Bien qu’assez arrosée, 2018 est dépassée par 15 années depuis 1946 avec un record loin devant de 969 mm en 1960. Pour mémoire, l’année la plus sèche reste 1989 avec 550 mm d’eau reçue par l’hexagone.
Eclaircies plutôt rares
L’ensoleillement affiche un déficit en décembre avec 71 heures de moyenne nationale pour une normale de 78 heures, soit une perte de 9%. Les perturbations entrecoupées de périodes anticycloniques plaquant la grisaille et les brouillards près du sol expliquent ce chiffre timide. Les massifs ont dans l’ensemble connu un assez bon ensoleillement.
Brest détient le record de faiblesse de soleil en décembre 2018 avec seulement 19h36 d’apparitions, contre 176h36 de soleil au maximum à Saint-Auban.
L’année 2018 a été plutôt bien ensoleillée, grâce notamment à six mois consécutifs supérieurs aux normales, de mai à octobre. Janvier et mars, particulièrement sombres cette année, ont quelque peu tiré les chiffres vers le bas dès le début de l’année. Avec 2076 heures de lumière, l’année 2018 dépasse les 1979 heures de normale de près de 100 heures et de 5%. Bien loin du record de fort ensoleillement détenu par 1949 avec 2309 heures de soleil, mais aussi du record faible de 2002 avec 1797 heures seulement.
Un mois de décembre doux, humide et assez sombre qui termine une année exceptionnellement chaude, bien ensoleillée mais a contrario plutôt bien arrosée, et ce malgré une sécheresse estivale et automnale difficile, voire extrême en surface. Le dernier mois et demi de l’année a permis de ré-humidifier correctement nos sols.