L’omniprésence de l’anticyclone à l’est de la France en seconde quinzaine de février a occasionné des remontées d’air sec et très doux en provenance du sud à sud-est. Conséquence : une douceur remarquable à exceptionnelle les après-midi et un ensoleillement record. Frédéric Decker, de MeteoNews, dresse le bilan du mois et de l’hiver.
Après un début de mois encore hivernal avec les dernières chutes de neige en plaine, les températures ont progressivement grimpé jusqu’au 13 dans un contexte relativement perturbé. A partir de la Saint-Valentin, des hautes pressions se sont bloquées sur l’Europe Centrale, protégeant la majeure partie du vieux continent et la France. Le flux de sud-sud-est quant à lui a apporté des masses d’air chaud et sec. Conséquences : des nuits claires, étoilées et froides en l’absence de nuages avec des gelées fréquentes, de saison. En revanche, l’ensoleillement a permis aux thermomètres de s’envoler avec une troisième décade exceptionnelle et de nombreux records de chaleur absolus les deux derniers jours du mois, jusqu’à plus 28 degrés localement dans le sud-ouest. Le record mensuel national n’est toutefois pas tombé, il reste de 31,2 degrés le 28 février 1960. Au final, février 2019 dégage un excédent thermique de 2,1 degrés par rapport à la normale 1981-2010, avec 7,8 degrés au lieu de 5,7 degrés. Malgré cet excédent marqué et une impression de chaleur, février 2019 se place seulement en 9ème position des mois de février les plus doux depuis 1946, sa moyenne globale étant tirée vers le bas par les nuits froides.
En plaine, le minimum absolu a été de -7,1 degrés le 5 à Grenoble. A Dax, il a fait jusqu’à 27,1 degrés le 27, valeur digne d’un mois de juillet !
Sur l’ensemble de l’hiver, la moyenne française s’établit à 6,5 degrés pour une normale de 5,6 degrés, et donc un surplus de 0,9 degré, du essentiellement à décembre et février, janvier ayant été légèrement plus froid que la normale. Depuis 1946, 11 hivers ont été plus doux que le cru 2018-19.

Sécheresse
Bien sûr, l’anticyclone a fait barrage aux dépressions et perturbations du 14 au 27, empêchant les précipitations d’arroser notre territoire. Les pluies de la première quinzaine et du 28 furent insuffisantes pour combler le manque.
La France a ainsi reçu 34 mm d’eau en moyenne nationale pour une normale de 55 mm, soit un important déficit de 38%. C’est en 2012 que le mois de février le plus sec a été observé avec 11 mm de moyenne nationale seulement.
Depuis 1946, 9 mois de février ont été plus secs et deux au même niveau que 2019.
C’est à Brest que la pluie a été la plus abondante avec 104 mm. A l’inverse, Perpignan n’a reçu que 2 mm de pluie sur le mois.
Sur la saison hivernale, il n’est tombé que 166 mm en moyenne hexagonale pour une normale de 199 mm, soit un manque de de 17%. Le faible excédent de décembre a été suivi de deux mois faiblards, en particulier février. Une sécheresse hivernale qui fait suite à un automne et un été secs également, faisant craindre des difficultés ces prochains mois si des pluies durables et abondantes ne reviennent pas.
Soleil record
Jamais un mois de février n’avait été aussi ensoleillé, et de nombreux records sont tombés à travers le pays, en toutes régions.
L’astre du jour a brillé pas moins de 173 heures en moyenne nationale en février 2019 pour une moyenne trentenaire de 109 heures, soit un excédent de 58% ! L’ancien record, datant de février 1975 avec 166 heures, est donc effacé.
173 heures de soleil, c’est deux heures de plus que… juin 1997 et 2016 entre autres exemples !
L’Ile du Levant est en tête à l’échelon national avec 234 heures d’ensoleillement. Et Melun détient le minimum national avec, tout de même, 113 heures de soleil.
Avec des chiffres aussi élevés, l’hiver dans son ensemble a été ensoleillé, la durée exceptionnelle d’ensoleillement de février comblant totalement le faible ensoleillement relatif de décembre et janvier. Le cumul trimestriel s’élève à 323 heures pour une normale de 274 heures, soit 18% de surplus tout de même, établi sur trois mois grâce surtout à deux semaines d’ensoleillement quasiment continu !
Le record de l’hiver le plus ensoleillé n’est toutefois pas tombé : l’hiver 1948-49 reste devant avec 363 heures ! Depuis 1946, sept hivers ont été encore plus lumineux que le cru 2019.
Phénomènes divers
Un mois très calme et peu hivernal. Quasiment pas de neige en plaine en dehors de quelques flocons en tout début de mois. Peu orageux, sauf quelques orages le 28 au nord de la Seine, parfois forts tout de même sur l’Oise. Un coup de vent le 10.
Un mois qui n’aura eu d’hivernal que le nom, les températures ayant été franchement printanières toute la seconde quinzaine les après-midi, alors que les nuits étoilées restaient régulièrement froides. Peu de pluie et surtout l’événement marquant : un ensoleillement record avec souvent une dizaine de jours à ensoleillement continu. Statistiquement, les mois de mars et avril qui suivent ce type de mois de février sont humides et sombres…