Décembre très doux termine une année 2019 chaude. La troisième plus chaude depuis au moins 1946, et sans doute depuis bien plus longtemps… Frédéric Decker, de MeteoNews, dresse le bilan mensuel de décembre et annuel.
Comme sept autres mois dans lâannée, décembre 2019 a été doux voire très doux, et ce malgré une première semaine relativement froide. La douceur omniprésente ensuite a boosté la moyenne mensuelle qui sâest envolée, plus particulièrement dans le sud-est où des records sont tombés, décembre 2019 ayant été le plus doux enregistré par exemple à Ajaccio, Calvi, Bastia, Hyères, Cannes, Le Luc ou encore Saint-Auban. En moyenne mensuelle nationale, décembre 2019 se situe à 7,8 degrés, loin derrière décembre 2015 et ses 9,6 degrés. Il sâagit malgré cela du troisième mois de décembre le plus doux sur lâhexagone, décembre 2000 restant en 2ème position avec 8,3 degrés. Et un ex-aequo à signaler entre 2019 et décembre 2002, 7,8 degrés de moyenne également. Le pic de douceur a été atteint le 24 à Socoa, près de Biarritz, avec 22,4 degrés. Un véritable Noël au balcon ! Colmar détient le « record » de froid du mois avec -7,8 degrés le 5. Pas de grand froid au cours de ce premier mois dâhiver météoâ¦
Lâannée 2019 a été particulièrement chaude sur le pays. Seuls janvier et mai ont été plus frais que la normale, respectivement -0,6 et -1,1 degrés dâécart à leurs normales. Et novembre parfaitement de saison. Avril est resté proche de sa normale (+0,4 degré). Les autres mois ont été nettement excédentaires, plus dâun degré de trop, jusquâà +2,1 degrés dâécart pour les mois de février et juillet. La température moyenne annuelle nationale atteint 13,28 degrés pour une normale de 12,30 degrés. Depuis 1946, seules les années 2014 (13,46 degrés) et lâannée record 2018 (13,49 degrés) dépassent 2019. En prenant en compte les relevés météo anciens de quelques stations météo historiques, il sâagit de la troisième année la plus chaude depuis au moins lâan 1665 (premières observations météo à lâobservatoire de Paris). Cette énième année chaude sâinscrit bien sûr dans le contexte de réchauffement climatique, observé surtout depuis 1982 en France.

Fig. 1
Pluie, le grand rattrapage
Comme octobre et novembre, décembre est resté bien arrosé, dans une moindre mesure tout de même. La France a en effet reçu 94 mm dâeau en moyenne nationale mensuelle, lâexcédent est donc de 24% par rapport à la normale de 76 mm. Câest à Bastia quâil a le moins plu avec 16 mm. Le Mont Aigoual détient le maximum du mois avec 368 mm. A basse altitude, câest Cannes qui enregistre un gros score avec 280 mm de précipitations.
Cette année 2019 était pourtant partie pour être particulièrement sèche, avec une succession de mois déficitaires, parfois largement, de janvier à septembre, sauf avril et juin davantage dans les clous. Câétait sans compter sur un dernier trimestre au contrairement excessivement pluvieux. Alors quâil nâétait tombé que 417 mm sur les neuf premiers mois de lâannée, le quatrième trimestre a reçu presque autant de pluie : 371 mm ! Avec un mois record de forte pluviométrie : novembre et ses 153 mm de moyenne nationale, le double de la normale quasiment, battant les 150 mm de novembre 1996. Lâimportante sécheresse de surface puis profonde a pris fin brutalement dès la fin du mois de septembre, au retour dâun courant dépressionnaire très bien établi durant un peu plus de trois mois, pratiquement sans discontinuer. Nous sommes ainsi passés dâune sécheresse marquée à des inondations pour la fin dâannée, de nombreux cours dâeau étant en crue à travers le pays.
Soleil gagnant
Malgré le courant perturbé dominant, décembre a été bien ensoleillé, avec 89 heures de présence du soleil en moyenne nationale pour une normale de 78 heures, excédent de 14% donc sur le pays. Les périodes anticycloniques de début puis fin de mois, peu nuageuses, et les ciel de traîne lumineux ont permis dâatteindre ce chiffre. Rouen nâa du se contenter que de 38 heures dâensoleillement, chiffre le plus bas à lâéchelon national. Câest Carpentras qui enregistre lâopposé avec 169 heures de lumière.
Un mois à lâimage de lâannée 2019, très ensoleillée dans lâensemble : seuls janvier, octobre et novembre ont été moins ensoleillés quâhabituellement. Un record mensuel en revanche en février avec 172 heures pour une normale de 109 heures et un des mois de juillet les plus ensoleillés également. Au final, 2019 a comptabilisé 2179 heures de soleil en moyenne nationale, huitième valeur la plus haute depuis 1946. Se placent devant les années 1997 (2180 heures), 1990 (2196 heures), 1989 (2272 heures), 1976 (2210 heures), 1959 (2283 heures), 1955 (2180 heures) et 1949 (2309 heures, le record).
Une année 2019 particulièrement chaude donc, troisième plus chaude, très contrastée en précipitations, dâabord très sèche puis très arrosée de fin septembre jusquâaux fêtes pour un total annuel de saison, et un fort ensoleillement. Nâoublions pas les canicules historiques en intensité de fin juin (46 degrés dans le sud) et fin juillet (42,6 degrés à Paris), heureusement plus courtes quâen 2003. Sécheresse puis inondations auront également marqués les espritsâ¦