Un véritable mois d’été conformément aux tendances saisonnières de MeteoNews, avec beaucoup de soleil, une chaleur très présente et peu de pluie dans l’ensemble. Retour sur ce mois de juillet 2018 avec Frédéric Decker, de MeteoNews.
La chaleur a régné quasiment sans interruption du premier au dernier jour de ce mois de juillet, hormis un très bref rafraîchissement les 10 et 11 et des températures légèrement sous les moyennes de saison. A l’inverse de juillet 2006 qui n’avait pas connu le moindre répit côté chaleur. Et contrairement à juillet 2006, la canicule s’est faite relativement discrète, avec un court épisode quasiment généralisé de trois jours du 25 au 27, et une forte chaleur, flirtant parfois avec les seuils de canicule, plus présente à plusieurs reprises dans le mois du Lyonnais à la Provence. En juillet 2006, plusieurs épisodes caniculaires s’étaient succédés dans le mois.
Cette chaleur, modérée à forte très durable, a permis à ce mois de juillet 2018 de se hisser parmi les plus chauds, avec une moyenne nationale de 22,4 degrés (2,2 degrés d’excédent par rapport à la normale 1981-2010). Depuis 1946, seuls juillet 1983 (22,7 degrés) et 2006 (23,6 degrés) dépassent 2018, qui passe de justesse devant juillet 2015 (22,3 degrés). C’est surtout du Val de Loire aux frontières du nord-est que les excédents sont remarquables, alors que les chiffres sont presque de saison finalement de la Corse au sud des Alpes.
C’est à Erneville, dans la Meuse, qu’il a fait le plus frais au cours du mois en France avec 6,7 degrés relevés à l’aube le 12.
A l’inverse, le thermomètre a culminé à 39,2 degrés le 31 à Carpentras, record de juillet 2018 dans l’hexagone. Il n’est pourtant pas si rare de dépasser 40 degrés quelque part en France en juillet. C’est un comble de ne pas les atteindre au cours du troisième mois de juillet le plus chaud…
Fig. 1
Sécheresse de surface
Les précipitations ont été très irrégulièrement réparties géographiquement parlant. Une importante sécheresse a concerné le quart nord-est jusqu’en Normandie et Ille-et-Vilaine, mais aussi le nord des Alpes et la vallée du Rhône où les quantités de pluie ont été parfois extrêmement faibles, battant parfois des records comme en Ile-de-France.
Au contraire, les pluies ont été excédentaires sous des orages fréquents et forts sur le sud du Finistère et du Pays Basque aux côtes méditerranéennes en passant par le Midi-Pyrénées.
La sécheresse de surface, surtout présente au nord de la Loire, ne se ressent pas vraiment dans le chiffre moyen de pluviométrie à l’échelon national : 43 mm ce mois de juillet, chiffre proche de la normale 1981-2010 qui s’élève à 48 mm, soit un léger déficit de 10%.
Certaines stations corses n’ont pas reçu la moindre goutte d’eau : le Cap Corse et l’Ile Rousse. Mais des cumuls exceptionnellement faibles ont été relevés localement en Ile-de-France : 2 mm seulement à Orgerus (Yvelines) par exemple.
Biarritz ne déroge pas à sa règle de ville très arrosé, puisqu’il s’agit du maximum national pour juillet avec pas moins de 169,4 mm de pluie.
Ensoleillement remarquable
L’omniprésence de l’anticyclone scandinave a permis à l’ensoleillement d’atteindre des valeurs souvent remarquables voire exceptionnelles, en particulier sur la moitié nord, battant même des records à Saint-Brieuc, Gonneville (Manche), Aurillac, Brive la Gaillarde, Grenoble, Carcassonne et Ambérieu.
L’ensoleillement moyen national atteint les 310 heures. Il s’agit du sixième mois de juillet le plus ensoleillé derrière 1975 et 1967 (313 heures), 1971 (316 heures), 1959 (322 heures) et 1949, mois record (340 heures).
Aucune perturbation n’est réellement venue perturber le bleu du ciel. Seule l’évolution diurne a développé des cumulus. Information déconcertante : le nombre de jours à ensoleillement continu en Ile-de-France est de… 0 ! Original pour un mois particulièrement ensoleillé !
Les extrêmes du mois sont 231 heures à Tarbes pour la valeur la plus faible de France et 400 heures pour le maximum à Marignane.
Autres phénomènes
Après des mois de mai et juin particulièrement orageux, l’activité électrique s’est quelque peu calmée en juillet. Les orages ont tout de même été fréquents, et parfois violents, de l’Aquitaine aux Alpes. Grêle et dégâts ont parfois été constatés.
Un mois de juillet on-ne-peut-plus estival : très chaud sans battre de record, plutôt sec surtout du nord-est à la vallée du Rhône et particulièrement bien ensoleillé. Des conditions qui ont favorisé l’installation d’une sécheresse de surface assez importante, voire exceptionnelle sur le tiers nord-est. Fort heureusement, les nappes profondes continuent de se porter plutôt bien malgré des conditions de surfaces devenant délicates, la fin d'année 2017 et le premier semestre 2018 ayant été particulièrement bien arrosés en France.