Plutôt bien prévu par les tendances saisonnières de MeteoNews, l’été 2018 a été très chaud. Pas le plus chaud, devancé par 2003, mais se plaçant juste derrière. Sécheresse et soleil ont également dominé. Frédéric Decker, de MeteoNews, dresse le bilan de l’été climatologique en France.
Ce n’est pas un scoop : il a fait chaud, très chaud même durant quasiment tout l’été météo, de juin à août. La chaleur s’est invitée très régulièrement au cours de ces trois mois, rarement interrompue par des courts rafraîchissements, notamment vers le 10 juillet ou encore fin août. Avec une moyenne de 21,6 degrés, le mois d’août 2018 est le quatrième plus chaud depuis 1946 derrière 1947 (21,7 degrés), 1997 (22,1 degrés) et bien sûr 2003, toujours très largement devant (23,9 degrés). La période de canicule de fin juillet et début août cet été a été remarquable, tout en restant très loin de la célèbre canicule d’août 2003. Le maximum national du mois a été de 39,6 degrés à Avignon le 4. La barre des 40 degrés a été atteinte et dépassée localement en début de mois en Provence. Le minimum national du mois a été relevé le 26 à Reims avec 0,9 degré seulement, battant un record de froid mensuel établi précédemment le 26 août 1966 qui était de 2,0 degrés.
Sur les trois mois d’été, juin, juillet et août, 2018 atteint une moyenne de 21,1 degrés (normale 19,3 degrés entre 1981 et 2010). Il se place en seconde position derrière l’été 2003 (22,2 degrés) et juste devant 2015 (20,9 degrés), 2017 (20,8 degrés) et 1947 (20,6 degrés).
Fig. 1
Sécheresse
La pluie a encore manqué en août. La France a reçu 42 mm en moyenne pour une normale de 51 mm, soit un déficit de 18%. Chiffres bien loin du record d’août 1991 qui n’avait reçu que 21 mm d’eau, moitié moins que cette année ! Un chiffre pas si bas en août 2018 en raison des passages orageux nombreux et bien pluvieux sur les régions du sud-est, épargnées par la sécheresse cette année. Les autres régions ont en revanche connu un nouveau mois sec, bien qu’un peu plus arrosé que juillet. Les extrêmes du mois sont 0,2 mm de minimum national au Cap Corse et 117,0 mm à Thonon les Bains pour le maximum national.
Sur les trois mois d’été, la sécheresse est finalement très peu marquée : 149 mm de pluie en moyenne nationale pour une normale de 153 mm, soit un chiffre « de saison ». Mais avec de grandes disparités : ce chiffre est boosté par une première décade de juin exceptionnellement orageuse et pluvieuse, donnant une grande partie de ces précipitations. Un petit quart sud-est, encore sous les orages en juillet et août, pousse également la moyenne vers le haut. Mais une sécheresse de surface très marquée voire exceptionnelle sévit depuis le 12 juin sur la moitié nord et le quart sud-ouest.
Fort ensoleillement
L’absence quasi totale de conditions dépressionnaires a une nouvelle fois permis à l’ensoleillement d’atteindre des chiffres élevés en août. L’astre du jour a brillé 268 heures en moyenne nationale dans le mois, chiffre bien supérieur à la normale 1981-2010 qui est de 242 heures. Mais très loin du record d’août 1991 qui comptait 301 heures de soleil de moyenne nationale !
Un été très ensoleillé également dans son ensemble : 825 heures d’ensoleillement sur l’hexagone pour une normale de 735 heures, soit une heure de plus par jour. Neuf étés dépassent l’été 2018 en nombre d’heures de soleil : 1947, 1949 (record avec 911 heures), 1950, 1952, 1959, 1962, 1964, 1967, 1976 et 2003. A noter que l’été a perdu 40 heures de soleil en moyenne entre les années 60 et 80, et les années 2010 !
Un été 2018 on-ne-peut-plus estival, même si les principaux paramètres n’ont pas battu de record. Forte chaleur, sécheresse de surface et ensoleillement généreux ont marqué les esprits, permettant aux estivants de profiter de conditions météo idéales en période de vacances, alors que l’agriculture a souffert du manque d’eau.